Le deuil

image illustrant le deuil périnatal

J’avais 26 ans lorsque j’ai rencontré le deuil. Au départ, je n’avais pas vraiment conscience de ce que l’on pouvait ressentir en perdant un être cher. Je connaissais pourtant bien des gens ayant perdu un parent ou un ami mais à vrai dire, je ne connaissais personne ayant perdu…un enfant.

En effet, je n’ai pas rencontré le deuil en perdant un parent, un frère ou une amie. En ce qui me concerne, j’ai été percutée de plein fouet par le deuil périnatal*.

“Péri” : “autour de“Natal” : “naissance”

Il y a comme une fausse note, vous ne trouvez pas ? Lier le deuil, autrement dit la fin de la vie, au commencement de celle-ci. Devoir assimiler que ces neuf mois d’attente parentale et tous les projets et émotions qui y sont liés peuvent mener à une toute autre voie. Croyez-moi, c’est plus que réel et la prise de conscience a été brutale.

Comme bien d’autres mères en France et partout dans le monde, je pensais me préparer à accueillir un nouvel enfant dans ce monde. J’avais déjà son prénom et tous les vêtements et équipements récupérés auprès de sa grande sœur, de deux ans son aînée. Eux aussi étaient impatients. Son frère et sa sœur qui étaient à peine assez matures pour comprendre l’ampleur de ce qui se tramait sous leurs yeux innocents. Sans compter son papa, ravi d’apprendre qu’il allait avoir une deuxième fille à paterner.

J’ai finalement appris que, dans ces couloirs d’hôpital où résonnent les pleurs de nouveau-nés mêlés aux râles de souffrance de leurs mères, se terre régulièrement un autre type de femme. Cette femme, seule ou avec son partenaire, qui étouffe ses larmes face à ce berceau vide, dans le silence assourdissant de la mort.

Julie

* lien vers le site de l’association SPAMA qui accompagne les parents confrontés à la fin de vie de leur bébé et au deuil périnatal.

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